Sortie du 5 octobre 2022 par Forêts-myrtilles-et-caillasse Le Grand Colon (2394m) par la Cascade de l’Oursière et le Lac Merlat

Il est un peu plus de huit heures quand on s’engage dans la si belle forêt de Saint-Martin d’Uriage. A l’automne, les oiseaux reprennent leur chants du matin, et la clameur, sans atteindre la verve printanière, résonne délicieusement dans les bois. Deux rapaces se répondent l’un l’autre au travers de la canopée poussant de courts cris plaintifs.

Le nez est aussi à la fête ! Cela sent bon, cela sent les champignons. Il suffit de faire un pas de côté dans le sous-bois pour en découvrir des dizaines et des dizaines, de toutes les formes, de toutes les couleurs. Quelques érables commencent à jaunir, l’automne, pas encore tout à fait là à 1000m d’altitude promet une belle flamboyance un peu plus haut.

J’ai perdu le compte de mes montées à l’Oursière. Parcourir ce sentier procure en moi un si confortable bien-être... C’est une vieillerie qui date du milieu du XIXème siècle, taillée pour les curistes, à la pente régulière et sans à-coups. Idéal pour s’échauffer les jambes tranquillement et se laisser porter par le sentier jusqu’à la cascade puis au plateau. La cascade a regagné un peu de sa superbe avec les pluies de septembre. Elle était loin d’être à sec (le jour où le Doménon ne coulera plus, ça sera la fin des haricots...) mais la voir de nouveau gonflée et tonitruante, nous aspergeant de ses postillons cristallins, quel plaisir !

Arrivé sur le plateau de l’Oursière, ce petit paradis, c’est la claque. Érables, sureaux, frênes, bouleaux rivalisent d’intensité colorée, comme si on avait poussé le curseur de la saturation au maximum. L’eau coule et chante partout, il n’y a pas un chat, la relative fraîcheur rend la marche facile et c’est... beau !

Bon, marche facile, marche facile, il n’empêche qu’on tire un peu la langue sur la portion entre les deux plateaux. Un bon tiers du dénivelé se concentre sur cette partie et comme on a hâte d’être au soleil, on tire un peu sur les cuisses. Le soleil... Il nous atteint pile au moment où on arrive sur le plateau des lacs, nous inondant de sa lumière. Seconde claque de la journée, ce panorama où file le Doménon sur les pelouses dorées, piquetées du rouge des myrtilliers, s’ouvrant sur les cimes saupoudrées de la Grande Lance de Domène et de la Grande Lauzière, quel absolu !

Encore un petit effort et nous voilà au Merlat et ses pêcheurs. On n’est pas encore habitué à la fantasmagorie colorée que nous offre Belledonne aujourd’hui et on ponctue notre marche par des "oh !" et des "ah !" de satisfaction. Dernière petite bavante pour grimper sur le Grand Colon et on y est ! On y reste un petit moment, L’un pour croquer le paysage, les autres pour aller jeter un œil vers le Galeteau. Et puis c’est le retour tranquille par le même itinéraire, dans la douceur de l’été indien.

Quel bonheur de marcher dans un environnement pareil tout de même, et quelle chance d’avoir pu en profiter cette journée, où les couleurs de l’automne là-haut semblent à leur apogée.