Sortie du 23 mai 2021 par bibox Crêt de Saint-Sabin et pic des Trois Dents, en boucle par le col du Gratteau
Initiation pour enfant à la petite escalade rocheuse en terrain d'aventure que permet cette fameuse traversée des Trois (quatre) Dents. Le Pilat est toujours un émerveillement dont j'adore son versant 'est', celui proche de chez moi, avec son panorama énorme sur les Alpes. Ses vignobles au-dessus du géant Rhône, les jolis villages en pierres, ses forêts rafraichissantes et clairières verdoyantes que l'on découvre en parcourant des routes et des sentiers dépaysants. Une boucle dominicale qui a tout pour elle.
Itinéraire, carte // Fiche topo
Topo de référence
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Conditions météo
Nuageux avec quelques belles éclaircies. Vent léger et frais.
Récit de la sortie
Jusqu’à il y a peu, ce très beau massif du Pilat signifiait une chose pour moi : sorties à vélo de route. Il impliquait d’avoir déjà roulé mes bosses avec une bonne préparation physique par paliers avant de m’y attaquer, les sorties faisant plus de 100km pour pouvoir l’atteindre et en revenir. Sans pour autant l’avoir pratiqué autant de fois que je semble le dire, ses routes dépaysantes sont un véritable bonheur pour l’être et des douleurs assurées pour les cuisses. Heureusement, il y avait les pauses au bistrot de Sainte-Croix-en-Jarez, remarquable village, ou l’étape repas à la Croix de Chaubouret.
Les deux dernières fois que j’y suis venu randonner, c’était pour profiter de la terrasse au départ de la Jasserie et gagner le Crêt de la Perdrix, rapide point culminant des lieux, le petit étant âgé de 3 ans puis 5 ans. En traversant Saint-Julien-Molin-Molette, je me fait enfin le plaisir de m’acheter la carte IGN appropriée à la balade du jour. Mon Samuel ayant eu 7 ans, le champ des possibles commence à sérieusement augmenter. Allons tester cette fameuse traversée des Trois Dents pour voir comment il est grand. Je rajoute la visite à la chapelle Saint-Sabin, histoire de faire coup double avec deux sites incontournables dans la même journée, cet enchainement étant un grand classique ici. Sortie dominicale et familiale si il en est, c’est donc par un dimanche, enfin de beau temps, que l’on rejoint la foule des grands jours au parking du col du Gratteau.
On se dirige d’abord par les crêtes en direction de la chapelle, sous un ciel bien ennuagé en espérant que le soleil viendra éclairé la traversée à la fin. Quelques discrets genêts éclairent le parcours alors que l’on évite des flaques qui témoignent du mauvais temps de ce mois de mai jusque là. C’est facile, pour l’instant, c’est de la descente pour arriver à la croix de Saint-Sabin. On monte ensuite par le sentier annexe pour atteindre la chapelle que j’avais seulement admirée avant sur les clichés d’Alain. Deux ânes sont là alors que des motos-cross nous rejoignent. C’est pas interdit d’ailleurs ? Il y a du monde sur le rocher qui permet de prendre le cliché iconique de la bâtisse aux tuiles rouges. On se pause sur son flanc nord, au niveau d’un tronc d’arbre bien nu où Samuel effectue une ou deux singeries dessus. C’est là que l’on fait la pause déjeuner, à midi, face aux Dents et au Crêt de l’Œillon, avec un bon regard sur le chemin à suivre pour la suite.
Descendus à l’auberge de Saint-Sabin, la tentation est là de profiter de la terrasse ouverte mais l’on est déjà repu de notre pique-nique plus haut et je décide de continuer l’itinéraire un peu plus bas jusqu’à la ferme de la Ligue, de laquelle on remonte alors la piste à gauche et trouve, après le lacet, une bonne sente à droite qui va nous permettre de gagner après la piste du balcon ’est’. Les habitudes de papa de suivre une variante hors des sentiers balisés, plus rapide et avec moins de dénivelé. Un promontoire bien remplit de genêts fleuris permet de jeter un regard arrière sur la chapelle. À l’est, les Alpes se découvrent et bien que le Mont Blanc reste caché, les Grandes Rousses et Belledonne, la belle Meije, Taillefer, Chartreuse, Vercors et Trois Becs sont visibles. Je connais bien ce panorama ayant en plus des sorties vélos eu l’occasion de rendre visites à des copains vivant sur les contreforts au-dessus des vignobles réputés des Côtes du Rhône, grand fleuve omniprésent à nos pieds. Cette collection de sommets à admirer sans modération est toujours une sacrée exclamation d’autant si nos yeux éblouis sont aussi un peu éméchés par une coupe d’un Saint-Jo bien millésimé.
On laisse les jaunes genêts qui nous prenaient à hauteur de la taille pour trouver le verdoyant sentier balcon qui va nous permettre de marcher sans efforts pour deux kilomètres environ, en léger faux-plat montant, pour l’essentiel du temps. Comme je le pensais, on ne rencontre absolument personne sur cette portion efficace. Mon fils en profite pour faire un bouquet et ramasser des bouts de bois et moi j’admire simplement les arbres qui bordent la travée. Du monde de nouveau, on arrive à l’intersection du raide sentier balisé, on ne peut plus direct, qui remonte la crête pour après avoir coupé une piste nous faire arriver sous les roches du Pic du Midi, la première et la plus haute des Dents de la traversée. J’ai vendu l’idée au petit comme une initiation à l’escalade en terrain d’aventure et c’est le cas, la difficulté étant à la hauteur de ce que j’avais imaginé pour lui.
On serpente à travers les genêts tristement verts ici, loin des images de champs dorés que j’avais espéré. Trop tôt ? On longe sous la paroi par la sente qui permet de regarder toutes les lignes d’ascensions possibles de ce côté. Cela fait vraiment bien escalade pour le coup, ce terrain d’approche et la variété des possibilités. J’estime que la voie presque la plus haute est à notre portée. La "voie" n’est pas un mur mais un escalier bien redressé qui me permet d’assurer la progression de Samuel en restant collé derrière lui. Il écoute parfaitement les consignes, à savoir s’assoir et ne pas bouger histoire que je prenne des photos, ainsi que rester prudent une fois arrivé au sommet de la Dent, sans s’approcher du bord. On décide de redescendre pour gravir la même face par une autre ligne plus facile mais sympa également.
Il y a beaucoup de promeneurs sur cette traversée et l’on escalade la deuxième Dent en restant au centre, en franchissant une brèche pour finir par quelques gradins rapides et aériens tout de même si l’on se retourne. On fait une pause pour contempler les Crêts de Botte et de l’Œillon que je surnomme malicieusement les "deux tétons". Samuel voulait rejoindre ensuite l’antenne de l’Œillon, le Mont Ventoux local, mais il me dit alors qu’il a changé d’avis étant assez fatigué comme ça. Au nord, je lui montre l’antique cité de Vienne où il est né puis Lyon où moi je suis né.
La troisième Dent est plus difficile que les premières mais l’on grimpe encore directement sur la face qui nous est proposée en prenant une ligne plutôt sur la droite. Je me fais plaisir sur une vire. Encore gagné, check. Mais il y a une quatrième Dent qui se présente, c’est quoi ce délire ! Je n’ai pas gagné la médaille Fields en mathématiques mais je sais encore compter jusqu’à quatre. Bon, tant mieux, alors qu’il s’avère que pour le coup on se retrouve face à un vrai petit mur en pas de 3 à franchir. L’idée c’est de continuer à réaliser une traversée la plus pure possible depuis le début des Dents. Tant pis pour l’assistance car je permet au fiston de franchir en le soulevant pour attraper les premières prises faciles et puis en le tenant toujours par les fesses. C’est fini, on prend le sentier qui rejoint le col du Gratteau. Cette aventure à hauteur d’enfant aura tenu toutes ses promesses.
En rentrant, je montre quand même à mon fils, à la carrière de Saint-Julien-Molin-Molette, le bâtiment vert que j’ai participé à barder lors des quelques quatre mois où je suis allé travailler dans le bardage, dingue !
Photos
Auteur : bibox
Avis et commentaires
Hier ? J’y étais aussi ;)
altituderando.com/IMG/ran...
Les genêts sont désormais en fleurs aux Trois Dents, j’y suis passé hier à l’occasion d’un parcours au départ de la Jasserie.
Bonjour Rémy
En effet, trop tôt pour les genêts des Trois Dents.
Floraison moyenne cette année 2021. Sécheresse de mars ?
a+
alain
Crapahutage, bien sûr !
Tout le monde aura compris....
Bonjour bibox,
Belle sortie père & fils !
Sur les photos, il semble bien que le "petit" y a pris du plaisir....
Et puis : culotte courte, acrobatie sur les arbres, et crapahute sur le granit, ce sont des souvenirs d’enfance qui remontent à l’esprit.
Les générations passent, mais les fondamentaux restent.
C’est bien !
Continuez...
Belle sortie, doublement belle puisque accompagnée du fiston qui marche glorieusement sur tes traces ! Bravo à vous deux pour ce beau moment....( et mollo sur le St Jo, hein ?....Haha !!)
Merci les gars. Bravo à lui Michel pour passer l’équivalent du 7e degré en Bloc. Oui j’y pensais justement en marchant hier, que mon fils le sportif, vers ses 13 ou 14 ans, il devra m’attendre dans les pentes raides, j’espère hors sentier ahah.
Pour la légende de la photo de logo, aussi j’étais content de mon gentil jeux de mot mais mon père m’a posé une référence à Stephan Eicher drôle et implacable : "Des genêts en paix", lol !
Très belle photo de logo ! J’espère qu’elle fera partie du best of, bel engagement de ce "bout de chou" !
la passion est transmise !
Profites en bien, car aujourd’hui mon fils passe l’équivalent du 7e degré en Bloc et me "dépose" en montagne !
La relève est assurée hahaha !
Superbe ta photo titre 🙂
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