Tête de la Balme (2490m), face Sud-Est

Difficulté :
Alpinisme AD
Dénivelé :
900m
Durée :
1 jour

Antécime de la célèbre Pierra Menta, la Tête de la Balme présente une grande face Sud-Est en dalles inclinées et ressauts raides en micaschite extrêmement agréable, franc et adhérent. Escalade grand loisir dans le 4 soutenu, avec un équipement irréprochable. – Auteur :

Accès

Accéder à Aime en Tarentaise par la N90.
A la sortie de Aime, prendre à gauche (sens Aime - Bourg-Saint-Maurice) la D86, passer la Côte d’Aime et continuer jusqu’à la Bergerie.
Prendre à droite la route qui mène au chalet de ski de fond des Pars, jusqu’à son terminus, le parking du Foran (1605m).

Les infos essentielles

Fiche Technique

Dénivelée : 900m, dont 250m en escalade.
Horaire : Approche 2h, escalade 3h, descente 2h.
Difficulté : AD, escalade dans le 4 soutenu.
Carte : IGN TOP25 3532 OT Massif du Beaufortain.

Bibliographie

Topo de la Vanoise P.Deslandres/L.Merel, page 340/341
Sommet de la Vanoise P.Col/B.Vion, Glénat, page 61-61
Escalade Plaisir, Alpes de Nord Française, Edition OLIZANE

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Itinéraire

Très belle escalade soutenue dans le 4 avec des ressauts en 5a, se déroulant sur un excellent rocher à gratton, beaucoup de dalles, et très bien protégé. L’escalade en plein soleil se déroule dans un cadre magnifique, face aux géants de la Vanoise, sous l’œil dominateur de la Pierra Menta.

Fiche Technique

  • Dénivelée : 900m, dont 250m en escalade.
  • Horaire : Approche 2h, escalade 3h, descente 2h.
  • Difficulté : AD, escalade dans le 4 soutenu.
  • Carte : IGN TOP25 3532 OT Massif du Beaufortain.

Bibliographie

  • Topo de la Vanoise P.Deslandres/L.Merel, page 340/341
  • Sommet de la Vanoise P.Col/B.Vion, Glénat, page 61-61
  • Escalade Plaisir, Alpes de Nord Française, Edition OLIZANE

Accès au pied de la face Sud-Est de la Tête de la Balme

Du parking du Foran, remonter le vallon de l’Ormente par la piste d’alpage jusqu’au refuge de la Balme (2009m), par le GR5 (1h15 à 1h30).

Du refuge, continuer le GR5 en direction du refuge de Presset jusqu’à la cote 2150m, on voit alors la face Sud-Est de la Tête de la Balme à main gauche, sous l’imposante Pierra Menta (15mn).

Traverser le torrent de l’Ormente dans une zone de gros blocs et remonter une sente marquée, sur une ancienne moraine recouverte de bruyères et myrtilliers touffus.

On passe alors sous la Face Sud-Est de la Tête de la Balme, poursuivre jusqu’à la dépasser (15mn).

Remonter alors à droite dans une raide pente 50m de dénivelé et viser un beau cairn bien visible sur une vaste terrasse au pied de dalles inclinées, départ de la voie, 2500m (15mn).

Face Sud-Est de la Tête de la Balme

Voie de 250m en 11 longueurs de 30 à 50m entre 3b et 5a, plus raide au fur et à mesure que l’on grimpe, très bien équipée. Escalade ludique !

Itinéraire

  • L1 3b Dalle claire 30m.
  • L2 3c Éperon dalleux, 50m.
  • L3 3c Dalle 30m.
  • L4 4c Ressaut raide 25m.
  • L5 4a Écaille 30m.
  • L6 4b Petit mur sombre 25m.
  • L7 4b Dalle sombre puis dalle jaune 35m.
  • L8 4a court (20m) puis remonter sur 20m une grande terrasse.
  • L9 5a Mur fissuré 20m (2 sangles utiles pour protéger sur becquets).
  • L10 5a Mur raide 10m, puis sortie en dalles 20m en 3.
  • L11 3a Arrête (2 spits) jusqu’au "sommet" qui est une arête horizontale.

Descente

Aller au bout de l’arête et contourner un gendarme évident par la droite (enjambement d’une profonde faille) et trouver un replat en rochers brisés blancs.

De là, viser en versant Ouest une raide pente en caillasse qui amène dans vaste clapier (sente/cairn, descente raide et glissante, piolet utile s’il y a de la neige !)

Traverser au mieux le clapier puis descendre droite dans de raides pentes herbeuses pour retrouver le GR5 au niveau de la traversée lors de la montée, puis le refuge de la Balme (1h-1h30).

Depuis le refuge, descendre la piste d’alpage (GR5) jusqu’au parking du Foran.

Tête de la Balme, Face Sud-Est, le 22 Septembre 2013

Une tranche de Beaufort.

C’est alors qu’ils arrivèrent sous le refuge de la Balme que le soleil les rattrapa. La longue montée à l’ombre dans le profond vallon de l’Ormente, accompagnée des clarines des grands troupeaux les avait frigorifié.

Ce premier jour de l’automne s’annonçait beau.
La clarté du jour, la limpidité du ciel, la douceur ambiante...Tout concourrait à faire de cette journée une belle et grande journée en montagne, comme ils les aimaient.

L’envie de se réchauffer au soleil les poussa sur la terrasse du refuge.
Les sacs tombèrent lourdement sur l’herbe encore mouillée, et c’est tout "fumant" qu’ils s’attablèrent sur une des tables encore libres.

Envie du grand bol de café noir avant de repartir pour la face Sud-Est de la Tête de la Balme !

Alors sortis de l’antre de la cabane rénovée, "une foule" de randonneurs et grimpeurs de tous poils bruyants et turbulents.

Ils échangèrent un furtif regard qui ne traduisait que trop bien l’envie de ne pas rester et de fuir ce brouhaha... Tant pis pour le café noir.

D’un bon pas ils remontèrent le GR5, traversèrent le torrent de l’Ormente puis au milieu de bruyères odorantes ils visèrent le bas de la paroi.
Une raide montée, puis un cairn, les voilà allongés dans l’herbe sur la terrasse au pied de leur voie.
Douce sieste réparatrice, dans un silence profond, à regarder les vols acrobatiques des choucas qui les accagneront pendant leur escalade.

Leurs longues années de montagne communes les dispensaient de parler. Un regard, juste un mot... ils savent ce que leur compagnon pense.

---"On y va ?"

Les deux compères, presque à regret, se levèrent. Le rituel de l’équipement commence, baudrier, chaussons, l’encordement, vérifier les nœuds d’attache, les dégaines...

— -"T’en prends combien ?"

— -"Dans l’topo y disent douze"

— -"Ok, tu gardes les sangles"

— -"T’y vas ou j’y vais ?"

— -"Oh vas-y, tu sais bien moi..."

Tout était dit !

Le premier contact avec le rocher est toujours étrange. Il faut s’y habituer, le lire, le comprendre.
A la tête de la Balme, il est sain, franc, solide, adhérent, presque sensuel.
D’abord malhabile, les pieds cherchent les grattons, les mains, les béquets.
Puis rapidement, il comprit l’escalade, les mouvements devinrent plus sûres, plus simples, plus évidents, le plaisir de la grimpe est là.

Le soleil est chaud. Les longueurs s’enchaînent, dalles faciles au début, un régal.
Leur sourire ne traduit que trop bien leur plaisir.

Puis un premier ressaut, plus dur, le style change, l’escalade est plus athlétique, la recherche des prises plus minutieuse, l’œil guette le prochain spit... Et puis le relai.

— -"Relai, vaché !"

— -"Avale la rouge,...Parti"

Pendant de longues minutes le premier de cordée avale la corde à la vitesse de montée de son compagnon, descellant ainsi sa position, sa progression, comment il aborde les difficultés...

— -"Sec !"

Ce mot éclate dans le silence de la paroi. Visiblement le ressaut pose problème.

Un long moment après, son compagnon apparait sur la vire.

— -"T’as rien oublié ?"

— -"Quoi ?"

— -"Ben...ton sac !"

Dans le feu de l’action, le sac à dos est resté au relai précédent. Il faut alors redescendre, en moulinette et refaire le passage !

L’ambiance a changé, un peu d’énervement, d’impatience. La voie est longue et ils se seraient bien passés de refaire le pas le plus difficile.

Le temps apparaît long, les choucas font leurs acrobaties, la course immuable du soleil indique que l’après-midi est déjà avancé.
La journée sera belle, ils ne sont pas pressés.

— -"Relai, c’est bon je l’ai"

— -"Ok, tu pars ?"

— -"Oui, avale la rouge"

Et il en est ainsi pendant 12 longueurs. La fatigue apparaît au fur et à mesure de leur progression.

La beauté du Beaufortain, avec en toile de fond les géants de la Vanoise déjà plâtrés, l’écrasante omniprésence de la Pierra Menta au-dessus, les aiguilles acérées de Presset et de la Nova...tel est l’environnement dans lequel ils évoluent, à leur aise dans une verticalité de plus en plus marquée au-dessus d’un vide de plus en plus profond.

Et puis, comme s’il ne s’y attendaient pas ! L’arête sommitale.
Encore une traversée et ils pourront s’abandonner à un repos réparateur sur une bonne terrasse.

— -"T’as aimé ?"

— -"Oui, super"

— -"Bon faut y aller, t’as vu le couloir ?"

— -"Là en dessous, c’est enneigé au début..."

La raide descente dans des éboulis, blocs instables, et pentes d’herbes glissantes les ramène au refuge.

Cette fois-ci il n’y a plus personne. Le soleil va disparaître derrière le Mont Rosset, ils laissent tomber leur sac par terre, s’attablent, et commandent deux bières.

La fraîcheur leur commande de partir. Dans le profond vallon de l’Ormente, ils s’en retournent au milieu des Tarines et Abondances qui descendent pour la traite.
Des volutes bleutées s’élèvent des cheminées des chalets d’alpages. La fabrication du Beaufort est en route.

Rencontre avec un alpagiste, ils échangent quelques mots, entrent dans le chalet. Une belle tranche de Beaufort est sur la table, qui ne demande qu’à être dégustée...

— "Il est bon hein ?"

— "Ouais, t’as pas envie d’une fondue ce soir ?"...

Avertissements et Droits d'auteur

Dernière modification : 26 décembre 2021

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Auteur :

Avis et commentaires

Dominique

Merci pour toutes ces infos, c’est très instructif ! J’y suis allé le week-end dernier. Deux autres cordées dans la voie de toute la journée, pas de souci de sur-fréquentation. Le rocher est très bon, pas patiné du tout, un régal. Par contre j’avais rappel 2*45m, j’ai fait L1+L2 en corde tendue, pas de problème. Mais L7 est indiquée "L7 4b Dalle sombre puis dalle jaune 35m" mais elle fait 45 m, mon rappel était un peu court pour faire le relais. Pour info pour les suivants !

Bien vue la lune. On voit les mers !

Juste pour être sûr mais le géant de la Vanoise dont tu parles (d’ailleurs t’as oublié la majuscule à Vanoise) est bien le Mont Pourri ?

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