Le Péouvou - Pic Nord (3232m)

Avant-propos...

Ah le Peouvou... Cette muraille paraissant infranchissable. Considéré comme un des derniers problèmes des Alpes du Sud ! Et pour cause : il est difficile de par tous ses versants ! Une voie normale dantesque et illogique mais qui est pourtant réelle !

C’est d’ailleurs Coolidge qui l’a réalisée il y a plus d’un siècle et rarement reprise. Il est temps de lui rendre hommage...

La marche d’approche

Du parking obligatoire de Maljasset, emprunter la route qui pénètre dans le village.

Passer celui-ci et poursuivre sur le sentier de la rive droite de l’Ubaye.
Dépasser la Combe Brémont et continuer sur le large sentier en direction du Plan de Parouart jusqu’à l’altitude 2040m.

Là, repérer des ruines à gauche, et un cairn discret dans les abords herbeux à droite.

La montée des Ribes de Parouart débute ici plein Nord, un peu avant d’apercevoir la Cabane de Parouart, légèrement plus bas.

La montée herbeuse est très bien cairnée et monte en lacets jusqu’à la Cabane de Tiéouré (2474m).

De la Cabane, monter plein nord dans l’alpage en direction du Col de Clausis, et longer un ravin (à droite) afin de le traverser plus haut (altitude approximative 2600m).

Repérer le Col de Clausis et bifurquer Nord-Est vers le cirque situé sous celui-ci ainsi que sous la muraille du Péouvou Nord.

En dévers et vers la face Ouest du Péouvou, dans des pentes herbeuses confortables puis plus minérales à l’approche des difficultés.

La voie du Z (voie normale) :

De là, c’est la partie technique qui se présente.
Commencer par gravir sous une barre rocheuse à main gauche et en longeant les rochers, le grand cône d’éboulis très raide descendant du couloir principal du versant.

Une centaine de mètres de ravin délivre au point où l’on est ceinturé par un gros ressaut vertical : repérer alors une vire évidente main gauche et l’emprunter : passage clé à ne pas louper !

Tirer à droite dans des rochers moutonnés raides (II/III, 50 mètres) puis tirer en ascendance à gauche entre virés croulantes et gradins rocheux évidents.

Plus haut, un goulot raide droit dans la pente est à emprunter (II) puis ils serpente dans la grande face de gradins pendant 250 mètres !

Au final le cheminement devient plus évident car ce goulot termine logiquement à droite du sommet.

Celui-ci s’approche par le versant Sud de la ligne de crête très accidentée (passages en II+ et rocher médiocre !)

Après avoir passé prudemment l’arête finale,c’est la récompense du sommet après cette voie très exigeante et stressant dûe au rocher incertain.

Un panorama de toute beauté se dégage sur toutes les Alpes du Sud... Comme souvent à ces altitudes en Ubaye et alentours...

Le chemin du retour

Vient le moment de penser retour : la course n’est terminée réellement qu’une fois arrivé en bas de la face !

Il faut revenir exactement sur ses pas car la ligne logique est étroite et un manquement de trajectoire peut s’avérer suicidaire ! Au niveau du temps on se situe sur le même qu’à la montée et mieux vaut ne pas s’enflammer car l’erreur serait fatale.

Attention également aux nombreuses chutes de pierres bien évidemment...

Depuis le bas de la face suivre le sentier confortable suivi à la montée...

Jugement personnel...

C’était pour nous le dernier grand problème de l’Ubaye car aucun topo et aucune autre information.

J’avais repéré cette ligne de faiblesse lors de notre ascension du Péouvou Sud, en 2919, c’est pour dire le temps de réflexion ! Et puis finalement il faut savoir s’engager lorsque les conditions sont réunies. À la manière des pionniers, c’est un peu nôtre âme je dirais... Cela nous fait vibrer de découvrir de nouveaux coins inouïs comme celui-ci !

J’espère que ce topo vous plaira et donnera envie d’aller y faire un tour si vous avez le niveau et l’envie haha ;)

Amitiés Montagnardes...