Dômes de Miage (3673m) - traversée intégrale Est-Ouest

Difficulté :
Alpinisme PD
Dénivelé :
3100m
Durée :
1 jour

La traversée intégrale se fait classiquement dans l'autre sens, à cause de la possibilité de poursuivre jusqu'au Mont Blanc qui sert de pot de miel. Mais si on souhaite faire uniquement les Dômes, le sens Est-Ouest est le plus approprié, les difficultés se font toujours dans le sens montant. Une longue boucle où l'on croise 5 refuges et 6 sommets. – Auteur :

Accès

Des Contamines-Montjoie prendre la route de la Frasse au-dessus du village (panneaux).

Précisions sur la difficulté

  • La course se fait généralement en 1 jour, mais un stop au refuge Durier vaut le coup. C’est un refuge qui garde encore le charme des vieilles cabanes, intimiste et rustique où l’on occupe son temps en compagnie de la gardienne. Amener quelques produits frais sera plus qu’apprécié !
  • Beau mais long, garder du jus pour la descente.

Les infos essentielles

  • Dénivelé : 3100 m.
  • Difficulté : PD+ (II+).
  • Matériel :
    • Évolution sur glacier.
    • 4 dégaines et sangles et quelques coinceurs (optionnels)
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Itinéraire

Approche

De la Frasse il faut rejoindre les chalets de Miage. En fonction de l’enneigement il y a deux itinéraires possibles :

  • Si les conditions sont sèches, prendre la piste qui monte droit depuis le parking, arriver à une intersection et partir à droite jusqu’au Truc (panneaux). Descendre par un sentier sur l’autre versant aux chalets de Miage.
  • S’il y a de la neige, à l’intersection mentionnée plus haut continuer tout droit et rester sur la piste (en prenant toujours tout droit en ignorant les sentiers et intersections) jusqu’aux chalets de Miage.

Poursuivre dans le vallon en direction du col de Bionnassay par une pseudo trace dans la prairie. Atteints les premiers arbres, un sentier monte au travers d’un petit verrou rocheux (chaînes visible du bas) pour continuer sur le faîte d’une vieille moraine végétalisée. Le suivre jusqu’à atteindre le refuge de Plan-Glacier.
Poursuivre par une sente qui descend sur le plat du glacier (balisage rouge) et continuer dessus jusqu’à atteindre l’applomb du refuge Durier visible du bas.
Monter la pente sur un pseudo éperon jusqu’au col de Bionnassay (balisage rouge).

Arête

Du col, partir vers le sud et gravir le premier sommet par des gradins rocheux (II+, spits, relais, balisage rouge). Ne pas perdre de temps à chercher l’équipement en place, ça passe à peu près partout facilement.
Continuer sur l’arête mixte pour traverser les deux sommets est et descendre sur le col des Dômes (parfois en glace, crevasse).
L’accès au troisième Dôme se fait par les pentes versant sud-est, puis atteindre le dernier Dôme au bout de l’arête neigeuse parfois fine.
S’engager dans les pentes neigeuses à l’ouest qui se raidissent de plus en plus (glace parfois) pour atteindre le col de la Bérangère.
Monter à l’Aiguille de la Bérangère par l’arête qui se dresse devant (II, lecture du terrain).

Descente

De ce sommet descendre en direction des Conscrits, d’abord en tirant main gauche sur 200 m puis en filant au mieux dans la pente (cairns).
Du refuge des Conscrits, suivre le sentier jusqu’au refuge de Tré-la-Tête (balisage bleu, on passe par une passerelle et par le Mauvais Pas) puis partir à droite en direction d’Armancette (prendre à droite à chaque intersection jusqu’à trouver des panneaux indiquant la Frasse).
Retrouver le parking.

Sortie

J1 :
Toutes les météos annoncent de la pluie ou des orages, mais du beau le lendemain. On se motive, on accepte un montée aquatique, et puis finalement on s’est fait berner. Il fera beau jusqu’au soir (où enfin la pluie tant regrettée arrivera).
La montée sera rapide, on se dit que tant qu’il fait beau, autant avaler du dénivelé au pas de course. Ironiquement je me dis aussi que s’il devait pleuvoir, il faudrait également monter rapidement histoire d’être le moins humide possible. Bref, on est là pour en chier il semblerait, et ça marche : les 500 derniers mètres de dénivelé, sous Durier, sont ... pfff. Content d’arriver, quoi.
Le gardien (en fait ce n’est pas le gardien mais le compagnon de la gardienne, absente ce jour-ci) ne savait même pas qu’on venait (manque de réseau là-haut), mais pas de souci on sera seuls. Et puis la salade et le jambon cru ramenés seront appréciés.
Je ré-apprends au passage que le monde est petit, puisque c’est le frère d’un collègue, qui par hasard viendra lui rendre visite le le demain. Dommage je ne peux pas reporter la course d’une journée...
Repas agréable et nuit confortable dans ce petit refuge loin des standards chamoniards actuels. Un refuge qui ne me fait pas regretter une course sans bivouac.
Pluie et neige durant la nuit.

J2 :
Départ aux premières lueurs du jour, pas besoin de commencer plus tôt. On grimpe les premiers bouts de cailloux rapidement, légèrement saupoudrés ou glacés, la corde encore lovée sur les épaules. Puis arrive le "fameux" mur en 2b, équipé de spits... on en a bien vu 1, puis un relais un peu plus haut, puis encore des gradins rocheux au-dessus. Bref la corde reste lovée sur les épaules, elle ne servira qu’arrivés sur les premières arêtes de neige histoire de justifier sa présence.
Les volutes de nuages nous bouchent la vue, et parfois même l’itinéraire au point de ne pas savoir quel morceau d’arête choisir quand un éperon venait mourir sur la principale. Mais la chance nous avait envoyé un ange gardien durant la nuit, prenant la forme d’une fouine qui a décidé de faire l’itinéraire dans le sens inverse depuis le col de la Bérangère jusqu’à Durier. En vrai elle m’a vachement aidé, notamment dans les ressauts rocheux pour savoir s’il valait mieux passer à gauche, à droite ... Fouine, si tu nous lis, merci pour la trace !
Col des Dômes, on croise enfin une cordée qui remonte depuis Tré la Tête. Fin du paradis, on retrouve les embouteillages de la civilisation ? Encore raté, ils n’étaient qu’eux deux aux Conscrits à faire les Dômes. Quelle chance sur cet itinéraire d’être si seuls. Heureux hasard, météo démotivante ? Qu’importe, profitons.
Arrivés au dernier Dôme, le soleil apparait enfin. Je peux maintenant parfaire mon teint rougeâtre, acquis dans la douleur et sans persévérance. La neige devient de la soupe, traitre sur la glace qui est parfois proche, l’allure devient plus circonspecte.
Col de la Berangère. On gardait en tête une option de descente par Armancette, mais bof, le glacier ne m’inspire pas, ni l’idée de "fuir" cette traversée sans raison. Et puis on a quand même l’occasion de monter Berangère, alors taïau !
Bon ben c’est fait. Ce fut court et parfois intense (dans un petit ressaut "athlétique", idéal pour améliorer l’esthétique technique d’escalade appelée "la limace").
Voilà, il n’y a plus de sommet (il reste bien cette petite pointe des Conscrits encore au bout de l’arête, mais ça n’a pas l’air d’emballer le coéquipier. De toute façon pour l’intégrale de l’intégrale, il aurait fallu partir du Montenvers, voire du col de Balme...), il faut maintenant descendre.
Au début on ne savait pas, on était naïfs, plein d’allant, d’optimisme ...
Mais la vache, c’est loin la Gruvaz !

Sinon, conditions géniales pour cette course. Un peu dommage pour la vue mais il y aura certainement d’autres occasions de la refaire, tout ou en partie.

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 14 août 2020

Dernière modification : 6 septembre 2022

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Avis et commentaires

Très beau secteur que j’ai exploré fin des années 90.
Même à ces altitudes, les glaciers ont pris une claque !
Je l’avais enchaîné avec la Bionnassay (dans l’autre sens), mais on a pas pu passer sur l’arête qui rejoint le Mont Blanc (pas en condition).
Bon, les 3000m de DN à la descente dans la matinée, fallait être jeune pour que ça me chatouille à peine !
Bravo !

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